« Toute aventure humaine, quelque singulière qu’elle paraisse, engage l’humanité entière.»
Jean-Paul Sartre, écrivain et philosophe français, 1905-1980
La majorité des gens rêvent de voyage. Certains s’envolent vers la douceur du sable et le parfum de la mer. D’autres préfèrent escalader des montagnes et conquérir de nouveaux espaces. Beaucoup s’installent derrière le volant d’un vieux véhicule déjà rempli de souvenirs, ouvre un radio qui grésille et chantent en sillonnant les routes de leur continent.
Peu importe la voie choisi et le type de transport emprunté, partir à l’aventure change les voyageurs. Pour ma part, j’ai longtemps préféré enfourcher une motocyclette et laisser le vent caresser mes couettes en saluant les autres motards croisés sur ma route. Pourtant, lorsque je regarde en arrière, je me rends compte que les voyages qui ont le plus contribué à ouvrir mon regard à celui des autres, sont ceux que j’ai fait dans mon atelier.
Seule, pinceaux en mains, créativité en tête et surtout, âme au bout des doigts. Partir c’est souvent rester. Pour moi, l’art c’est beaucoup plus qu’une création offerte aux yeux, c’est un pont entre nous et nous. Choisir d’être à l’écoute de l’Univers tout entier demande un abandon total et souvent ce lâcher prise s’accompli ici. Les silences sont riches de connaissance. C’est dans le silence qu’on apprend à connaître les autres et c’est dans le silence qu’on arrive à se reconnaître. Le silence n’est-il pas un bruit qui se repose, une musique qui prend son souffle ?
Il m’arrive de penser que partout dans le monde, il y a des êtres qui, comme moi, se réfugient dans la création pour s’ouvrir à la vie et au monde entier. Si je ferme les yeux et que je laisse mes doigts sillonner une toile, je parcours la planète et j’y découvre d’autres âmes courageuses à la recherche de la sensation la plus forte qui soit : celle d’occuper le moment présent sans chercher à l’étourdir par des images extérieures.
Ce voyage créatif ne remplace en rien les découvertes magiques que nous pouvons faire en terrains inconnus. Confronter notre langue et notre culture à celles des autres, s’émerveiller devant un paysage inédit et savourer une cuisine nouvelle sont autant de cadeaux précieux. Par contre, prendre le temps de voyager à l’intérieur de nous-mêmes nous permet de profiter pleinement des rencontres que nous faisons. Savoir qui nous sommes c’est être capable d’offrir aux autres toute notre attention. C’est une offrande qui peut changer l’humanité toute entière… j’en suis certaine.
La mort et autres inspirations
En 1982, j'écrivais une histoire qui avait comme objectif premier de faire comprendre aux adultes qui m'entouraient, que le vrai but de la vie était la mort. J'avais 12 ans. C'est à l'âge de 37 ans pourtant que j'ai compris à quel point la mort était la source première de la vie et à quel point aussi, je devais lui faire face pour apprendre à exister vraiment.
samedi 8 mars 2008
Inscription à :
Articles (Atom)